France : extrémisme et contre-extrémisme :

Le 17 février 2023, le tribunal correctionnel de Paris a condamné trois hommes pour association de malfaiteurs terroriste et pour avoir projeté un acte terroriste contre le président Emmanuel Macron en 2018. Les prévenus, également soupçonnés d’avoir préparé des attaques contre des mosquées et des migrants, seraient membres du groupuscule d’ultradroite les Barjols. Ces hommes avaient tenté d’attaquer au couteau le président, lors d’une cérémonie de commémoration de la Première Guerre mondiale, en novembre 2018, dans l’est de la France. Les prévenus purgeront des peines allant de trois à quatre ans de prison, avec un à deux ans de sursis chacun. Parmi les dix autres membres du groupe inculpés, huit ont été acquittés en raison de preuves insuffisantes quant à leur participation à un complot terroriste. Les Barjols militent pour le renversement du gouvernement par les armes et ciblent les personnalités politiques pro-immigration. (Sources : Reuters, France 24)

Le 13 décembre 2022, la cour d’assises spéciale de Paris a reconnu les huit accusés coupables pour leur implication dans l’attentat de Nice de 2016 ayant fait 86 morts et plus de 430 blessés. Les accusés auraient aidé le terroriste Mohamed Louhaiej-Bouhlel - abattu par la police sur le lieu de la tuerie - à se procurer des armes, louer le camion utilisé pour l’attentat et repérer les lieux. Les accusés ont été condamnés à des peines de prison allant de 2 à 18 ans d’emprisonnement. Le verdict du procès de Nice survient quelques mois après que la cour d’assises spéciale a déclaré Salah Abdeslam – seul survivant du commando des attentats de Paris de novembre 2015 ayant fait 130 morts et plus de 350 blessés – coupable de terrorisme, participation à l’État Islamique et de meurtre pour son rôle dans les attentats. Le 29 juillet 2022, Abdeslam a été condamné à la perpétuité tandis que les 18 autres accusés ont été déclarés coupables d’avoir participé à l’organisation des attentats. Abdeslam a déclaré durant les audiences que les attentats n’avaient « rien de personnel » et qu’ils étaient une réponse aux frappes aériennes françaises en Syrie et en Irak. (Sources : New York Times, Wall Street Journal, Reuters, Reuters, BBC News, France 24, Reuters, New York Times, Sky News)

Depuis 2012, près de 300 personnes ont été tuées et plus de 1.000 ont été blessées en France par des personnes revendiquant leur allégeance ou leur inspiration auprèss de l'État islamique, incita la France à adopter diverses mesures antiterroristes préventives et réactives. Parmi les ef forts de la France, le gouvernement a mis en place et prolongé à plusieurs reprises un état d'urgence national, renforcé sa législation antiterroriste, procédé à une série d'arrestations, approuvé la création d'une garde nationale et lancé des centres de déradicalisation dans tout le pays. La lutte de la France contre l’EI s’est poursuivie à l’étranger, aboutissant à l’élimination d’Adnan al-Sahrawi, chef de l’Etat Islamiquec dans le grand Sahara (ISGS) lors d’une attaque de drone à la frontière entre le Mali et le Niger le 15 septembre 2021. Selon le président français, Emmanuel Macron, Sahrawi avait personnellement ordonné l’attaque du 9 août 2020 qui a tué six travailleurs humanitaires français dans une réserve de girafes au Niger. (Source : New York Times, Associated Press, France 24, BBC News)

Malgré l’insurrection djihadiste en cours dans la région du Sahel en Afrique, les gouvernements de junte au Mali et au Burkina Faso ont précipité le retrait des forces militaires françaises dans la région. Macron a annoncé pour la première fois la suspension de l’opération Barkhane - l’opération anti-terroriste française de sept ans au Burkina Faso, au Mali, au Tchad, au Niger et en Mauritanie - en juillet 2021. Le 15 août 2022, le dernier contingent de troupes françaises a quitté le Mali. De même, le 21 janvier 2023, le gouvernement militaire burkinabè a ordonné à des centaines de soldats français de quitter le pays dans un délai d’un mois, suspendant ainsi un accord militaire avec la France datant de 2018. L’armée française a officiellement mis fin à ses opérations le 19 février 2023. (Sources: France 24, Defense Post, Associated Press, Reuters, France 24)

Vue d'ensemble

La première grande attaque terroriste sur le sol français de ces dernières années a eu lieu le 7 janvier 2015, lorsque des assaillants opérant pour la branche yéménite d'Al-Qaïda ont pris d'assaut les bureaux du magazine satirique français Charlie Hebdo, tuant 12 personnes. Dans les jours qui ont suivi, un associé des hommes armés a tué cinq personnes au nom de l’État islamique : une policière et quatre personnes dans un supermarché casher à Paris. (Sources : BBC News, CNN)

Les attaques de Charlie Hebdo étaient les plus meurtrières sur le sol français depuis plus de 50 ans, mais elles ont été dépassées quelques mois plus tard. Le 13 novembre 2015, huit hommes armés et kamikazes de l'État islamique ont pris pour cible divers lieux à travers Paris et ses environs (cafés, restaurants, stade national et salle de concert), tuant 130 personnes et en blessant 350 autres – attaque la plus meurtrière sur le sol français depuis la seconde guerre mondiale. (Sources : Washington Post, New York Times)

Depuis lors, l'État islamique a continué d'inspirer la terreur chez les résidents français. Le 14 juillet 2016, un résident niçois d’origine tunisienne a lancé un camion dans une foule célébrant le 14 juillet à Nice, sur la promenade en bord de mer, faisant 86 morts et plus de 430 blessés. L'attaque est intervenue entre deux autres attaques revendiquées par l'État islamique : le 13 juin, un terroriste, déjà condamné, a poignardé deux policiers à leur domicile à Magnanville et le 26 juillet, deux assaillants de l'État islamique ont tué un prêtre âgé en Normandie. (Sources : Guardian, Reuters, New York Times, NBC News)

Ces attaques et autres tentatives, dont celle de femmes djihadistes en septembre 2016 tentant d’exploser des bombonnes de gaz près de la cathédrale Notre-Dame, ont mis en lumière la lourde pression sur l’infrastructure antiterroriste en France. La France est la plus grande source de combattants occidentaux en Irak et en Syrie, avec environ 2.000 Français ayant voyagé dans la zone de conflit en mai 2016. Le pays souffre également d'un grave problème de radicalisation dans ses prisons, où l’on estime à 1.400 le nombre de détenus considérés comme radicalisés. (Sources : Voix d'AmériqueAtlantic, France 24)

Ces attaques ont également incité la France à faire systématiquement face à la menace de l'extrémisme violent. En janvier 2015, le gouvernement a lancé sa campagne « Stop-Djihadisme », qui comprend des ressources en ligne pour aider les citoyens français à identifier et signaler des terroristes présumés, ainsi que pour éduquer les citoyens français sur l’ampleur du danger et ce qu'il faut faire en cas d’attaque terroriste. Afin de faire face à la menace de la radicalisation des prisons, le gouvernement a lancé une expérience visant à mettre en quarantaine les principaux terroristes présumés parmi le reste de la population carcérale. Le gouvernement a annoncé la fin de cette courte expérimentation à la fin du mois d’octobre 2016, après l’apparition de préoccupations sur le fait que le programme renforcerait la radicalisation parmi les suspects extrémistes, plutôt que de la contenir. (Sources : Washington Post, Al Arabiya,Voix d'Amérique, Wall Street Journal)

En septembre 2016, le gouvernement a ouvert le premier des 12 centres de déradicalisation prévus, dans une petite ville à l'ouest de Paris. Ce programme de déradicalisation, contrairement à l'expérimentation en prison, vise à réhabiliter les individus qui pourraient être sur la voie de la radicalisation. Ce programme a tout de même connu quelques revers. En janvier 2017, l'un des participants au programme a été arrêté après qu'il eut été découvert qu'il avait déjà tenté de se rendre en Syrie, soulignant ainsi les limites de sécurité et de contrôle du programme. Dans le cadre de ses efforts pour lutter contre le terrorisme au niveau national et international, la France a entre-temps approuvé une législation pour créer une garde nationale, qui devrait compter jusqu'à 85 000 personnes d'ici 2018. Par ailleurs, le président français Emmanuel Macron a fait du contre-terrorisme son objectif principal en termes de politique étrangère. (Sources : Le Monde, Gouvernement.fr, Reuters)

Radicalisation et combattants étrangers

Recrutement des Islamists et Radicalisation en France

Les djihadistes français recrutent des assaillants en ligne et en personne. En novembre 2014, l'État islamique a publié une vidéo de recrutement destinée aux musulmans français, appelant les djihadistes à perpétrer des attaques en France s'ils ne pouvaient pas se rendre sur le territoire contrôlé par l’État islamique. Le groupe a également lancé un magazine en langue française, Dar al Islam. Des jeunes filles, résidentes dans le sud de la France, ont quitté le pays pour rejoindre l'État islamique. Beaucoup ont été radicalisées et recrutées en ligne via des vidéos de propagande ciblant les adolescentes. À la fin de 2016, la France a découvert et arrêté une cellule entièrement composée de femmes appartenant à l'État islamique qui avait tenté un attentat à la voiture piégée près de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Selon le chef de la cellule, les femmes avaient à l'origine cherché à attaquer la tour Eiffel. (Sources : CNN, Jerusalem Post, Daily Mail, CNN, Daily Mail)

Outre la radicalisation et l'incitation en ligne, la radicalisation islamiste se produit souvent dans les prisons, dans lesquelles les musulmans représentent un pourcentage disproportionné de la population carcérale et où l'on estime que 1 400 personnes seraient radicalisées. Il existe un certain nombre de djihadistes français notoires qui se seraient radicalisés dans les prisons françaises, notamment :

  • L’agresseur de Charlie Hebdo, Chérif Kouachi, et le tireur de supermarchés casher, Amédy Coulibaly. Les deux assaillants ont passé un temps significatif en prison avant de commettre les attaques du mois de janvier 2015. Les deux hommes se seraient rencontrés en prison entre 2005 et 2006. 
  • Mehdi Nemmouche, qui a attaqué le musée juif de Bruxelles en mai 2014. Nemmouche a passé cinq ans dans une prison française pour vol qualifié et « était connu pour avoir évolué dans les milieux islamistes radicaux ».
  • Le tireur de Toulouse, Mohammed Merah. Merah s'est également livré à des délits mineurs de vol et de conduite de véhicules, qui l’ont mené en prison. C'est dans les prisons françaises que Merah a commencé à lire le Coran et, selon certains rapports, aurait été radicalisé.

(Sources : Daily Mail, CNN, Taipei Times, Economist, Reuters, Washington Post, Al Arabiya, New York Times, Guardian, BBC News, New York Times)

Radicalisation de l'extrême droite en France

L'une des principales idéologies de l'extrême droite en France est la philosophie de l'identitarisme, qui est l'idée de la célébration nationaliste d'une identité ethnique - typiquement européenne blanche - et la croyance que l'identité est menacée. En France, le mouvement identitaire est animé par deux groupes, Les Identitaires et Génération identitaire (GI). Les Identitaires est un groupe d'extrême droite anti-musulman et anti-immigrant créé en 2003 sous le nom de Bloc Identitaire pour défendre l'identité française contre ce qu'il considère comme des influences étrangères nuisibles. Le groupe a changé de nom en 2016, promettant d'être un "centre d'agitation et de formation". Les membres du Bloc Identitaire se considèrent comme des patriotes et des nationalistes plutôt que comme des anti-musulmans ou des racistes. Néanmoins, le groupe s'oppose à la mondialisation et estime que les immigrants musulmans en Europe sont des envahisseurs qui menacent l'identité européenne. Les Identitaires ont organisé de nombreuses manifestations dans et autour des zones à majorité musulmane de France afin de protester contre ce qu'ils considèrent comme des attaques contre les valeurs françaises. (Sources : Les Identitaires, Associated Press, Generation Identity United Kingdom and Ireland (site discontinued), Economist, BBC News, Telegraph, Guardian)

La branche jeunesse des Identitaires, Génération identitaire (GI), est un mouvement de jeunesse paneuropéen qui est né en France en 2012 et s'est depuis étendu à au moins cinq autres régions d'Europe. GI estime que les Européens blancs sont victimes du "Grand Remplacement" - "le processus par lequel la population européenne indigène est remplacée par des migrants non-européens". GI cherche à mettre fin à ce qu'elle considère comme l'islamisation de l'Europe, à arrêter la mondialisation et à inverser le "Grand Remplacement." (Sources : Generation Identity (site discontinued), France 24, Conversation, Economist, France 24)

Le concept de Grand Remplacement a été popularisé par l'écrivain français Renaud Camus dans son livre de 2012, Le Grand Remplacement. Camus postulait que les immigrants noirs et bruns étaient en train de coloniser à l'envers les Européens "blancs". Selon Camus, "Vous avez un peuple, et en l'espace d'une génération, vous avez un peuple différent". Les partisans de la théorie de Camus pensent que les Européens blancs sont confrontés à une menace d'extinction due à l'immigration massive. La théorie du grand remplacement a inspiré les nationalistes blancs du monde entier qui partagent la conviction de Camus selon laquelle la culture européenne blanche est en danger. Brenton Tarrant-qui a tué 51 personnes dans deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, en mars 2019- a intitulé son manifeste d'après cette théorie et a postulé que l'identité européenne blanche est directement menacée par les migrants envahisseurs qui cherchent à remplacer la culture dominante par la leur. (Sources : New Yorker, New York Times)

En janvier 2021, les autorités françaises ont commencé à enquêter GI, soupçonnée d'incitation à la haine raciale. Le 11 février, le ministère français de l'Intérieur a envoyé une lettre à GI l'accusant de "discours ouvertement haineux". Le 13 février, le ministre français de l'Intérieur, Gerald Darmanin, a annoncé son intention d'interdire GI dans les deux semaines à venir. Environ 200 personnes se sont rassemblées à Paris le 20 février pour protester contre cette interdiction. L’interdiction est entrée en vigueur le 3 mars 2021, après l’approbation du Conseil des ministres. Les dirigeants de GI ont l'intention de lancer une lutte juridique contre la dissolution. (Sources : Al Jazeera, Al Jazeera, Associated Press, Independent, Guardian)

Combattants étrangers

La France est le pays d'Europe comptant le plus grand nombre de jihadistes partis à l'étranger. Selon les autorités françaises, on estime qu'à ce jour 2 000 ressortissants français ont rejoint Daesh et d'autres groupes jihadistes syriens. (Sources : Soufan Group, Atlantic)

La France a longtemps été le théâtre d'attentats terroristes meurtriers perpétrés par des combattants terroristes étrangers de retour au pays. Le Français Mehdi Nemmouche a rejoint les rangs de l'État islamique à l'étranger avant de retourner en Europe et de commettre son attentat au Musée juif de Bruxelles en mai 2014. L'agresseur de Charlie Hebdo, Chérif Kouachi et son frère Said se seraient tous deux rendus au Yémen pour s'entraîner avec l'AQPA (Al-Qaïda dans la péninsule arabique), mouvance terroriste affiliée à Al-Qaïda. Plusieurs suspects liés aux attentats de Paris de novembre 2015 - dont Abdelhamid Abaaoud, Bilal Hadfi et Foued Mohamed-Aggad - auraient également passé du temps en Syrie avec l'État islamique avant de revenir pour perpétrer des attaques terroristes. (Sources : Le Figaro, L’Express, Telegraph, Reuters)

En 2016, la France a vu moins d'extrémistes tenter de quitter le pays pour rejoindre l'État islamique et d'autres groupes terroristes à l'étranger. Cependant, cette tendance a suscité des inquiétudes quant au fait que les individus radicalisés de France choisissent de plus en plus souvent de rester en Europe pour commettre des attaques internes, conformément aux diverses recommandations de l'État islamique. En effet, la France a été le théâtre de plusieurs attentats et tentatives d'attentats terroristes de grande envergure qui n'ont pas impliqué des combattants étrangers de retour au pays. Il s'agit notamment de l'attentat meurtrier de juillet 2016 à Nice - qui a fait 86 morts et plus de 430 blessés - ainsi que de divers meurtres moins préparés, visant à plusieurs reprises la police et les représentants religieux. (Source : Département d'État américain)

Le 27 septembre 2019, le groupe de travail anti-terroriste français a annoncé que plus de 39 militants français avaient fui Idlib en Syrie pour rejoindre des affiliés de l'État islamique ou «wilayats» en Asie du Sud-Est. Cependant, plus de 10 000 militants sont toujours à Idlib, le dernier bastion de l’EI. Malgré la défaite territoriale écrasante du groupe militant en Irak et en Syrie face à des forces appuyées par l’Occident, le groupe extrémiste se regroupe dans des régions isolées d’Asie et d’Afrique, considérées comme des refuges pour ses dirigeants. (Source : Express)

La France a fait preuve d’une grande hésitation vis-à-vis du rapatriement des nationaux ayant voyagé en Irak et en Syrie pour rejoindre l’EI. Selon un sondage réalisé en 2019 par Dentsu Consulting, 89% des 1,000 français interrogés étaient préoccupés par le retour des terroristes en France, avec 82% des sondés déclarant approuver la décision de laisser aux juges irakiens le soin de juger les terroristes français. En outre, plus de 67% des sondés avaient déclaré soutenir le fait de laisser les enfants des terroristes en Irak ou en Syrie. (Source: Denstu Consulting)

Plutôt que de rapatrier les ressortissants français, le gouvernement français a tout d’abord adopté la stratégie « d’externaliser » les poursuites judiciaires contre les combattants terroristes français. En octobre 2019, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian s’était rendu à Bagdad afin de persuader les responsables locaux de poursuivre 60 terroristes français détenus dans les camps syriens. Le même mois, 12 français étaient condamnés à Bagdad pour appartenance à l’EI, un crime passible de la peine de mort. Parmi les personnes inculpées, deux femmes furent condamnées à la prison à vie et non à la peine de mort. (Sources: L’Obs, Italian Institute for International Political Studies, New York Times)

Toutefois, depuis le début de 2022, la France a entrepris un revirement apparent concernant sa position sur le rapatriement des combattants étrangers. Le 5 juillet, le gouvernement français a rapatrié 16 femmes et 35 enfants. Selon le ministère des Affaires étrangères, les enfants ont été pris en charge par les services sociaux, tandis que les femmes ont été remises aux autorités judiciaires et devraient être inculpées pour avoir rejoint l’EI. Toutes les femmes sont françaises, à l’exception de deux d’entre elles qui ont toutefois des enfants français. La France a continué de rapatrier des femmes détenues dans des camps en Syrie, dont Sakina A. et ses enfants le 3 octobre. Sakina - qui a été placée en détention par les services de renseignement français, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) - est l'épouse de Romain Letellier, considéré comme le premier cyberdjihadiste traduit en justice en France. Letellier, converti à l'islam, a été interpellé en 2013 pour avoir été l'administrateur du forum Ansar al-Haqq, l'un des rares sites de propagande djihadiste accessibles en français à l'époque. Les 19 et 20 octobre, la France a rapatrié quinze femmes et enfants de plus, inculpant par la suite dix d’entre elles le 24 octobre. Les femmes ont été mises en examen pour crime contre l’humanité et génocide ainsi que pour avoir compromis la sécurité de leurs enfants. Selon les autorités, 85 femmes demeurent dans des camps de détention syriens. Les opérations de rapatriement se sont poursuivies en 2023. Le 24 janvier, la France a rapatrié 15 femmes et 32 enfants du camp d’al-Roj dans le nord-est de la Syrie. Les mineurs ont été remis aux services chargés de l’aide à l’enfance tandis que les adultes ont été remises aux autorités judiciaires compétentes. Le ministère de la Justice français et le département de la lutte contre le terrorisme ont émis sept mandats d’arrêt et placé huit femmes en détention. (Sources : New York Times, RTL, Europe 1, Deutsche Welle)

Principales attaques extrémistes et terroristes

Juillet 2016 Attentat de Nice

Le 14 juillet 2016, vers 22h45, un Tunisien de 31 ans résidant en France, a foncé dans la foule à bord d'un camion alors que les riverains s'étaient réunis sur la Promenade des Anglais de Nice pour les festivités du 14 juillet, tuant 86 personnes et en blessant plus de 430 autres. Parmi les morts se trouvaient 10 enfants, ainsi que des citoyens étrangers, dont deux Allemands, deux Américains, deux Tunisiens et un Russe. (Sources : Guardian, New York Times)

L'assaillant armé, identifié comme étant le tunisien Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, a parcouru deux kilomètres au milieu de la foule sur la promenade du front de mer de Nice à bord d'un camion frigorifique de 19 tonnes qu'il avait louré. Selon les témoins de la scène, ce dernier aurait effectué des zig-zags afin d'heurter le plus de personnes possibles. Après avoir échangé des coups de feu avec des policiers à l'extérieur de l'hôtel Hyatt de Nice, le suspect a été neutralisé dans le siège passager du véhicule. On a découvert que Lahouaiej-Bouhlel portait un faux pistolet automatique, deux faux fusils d'assaut et une grenade non fonctionnelle, ainsi qu'un téléphone portable et des papiers d'identité. (Sources : New York Times, Guardian)

Lahouaiej-Bouhlel ne faisait pas l'objet d'une fiche S des renseignements, mais était connu de la justice française «pour divers faits de violences commis entre 2010 et 2016», selon le procureur français François Molins. En janvier 2016, Lahouaiej-Bouhlel a été condamné à six mois de prison pour avoir agressé un chauffeur. (Sources : Guardian, Wall Street Journal, Le Figaro)

Le 16 juillet, l’État islamique a revendiqué l'attentat. L'agence de presse Amaq liée à l'EI a qualifié Lahouaiej-Bouhlel de «soldat» de l'État islamique et a déclaré qu'il avait «exécuté l'opération en réponse aux appels lancés pour cibler des citoyens des pays de la coalition qui combattaient l’État islamique». En réponse à l'attentat, l'Assemblée nationale française a approuvé une prolongation supplémentaire de six mois de l'état d'urgence national, qui avait été décrété après les attentats de Paris de novembre 2015. (Sources : Wall Street Journal, New York Times, BBC News)

Plus de six ans plus tard, le 5 septembre 2022, sept hommes et femmes ont comparu devant la cour d’assises spéciale de Paris pour leurs liens avec l’attaque au camion-bélier à Nice en 2016. Les accusés auraient aidé Louhaiej-Bouhlel à se procurer des armes, louer le camion utilisé lors de l’attaque ou repérer le lieu de l’attaque. Le 13 décembre 2022, la cour d’assises spéciale de Paris a déclaré les accusés coupables pour leur implication dans l’attentat. Les accusés ont été condamnés à des peines de prison allant de 2 à 18 ans d’emprisonnement. (Sources : New York Times, Wall Street Journal, Reuters)

Attentats de Paris en novembre 2015

Le 13 novembre 2015, des assaillants armés ont procédé à une série de fusillades coordonnées et d'attentats-suicides à la bombe dans tout Paris. Ces attentats ont coûté la vie à 130 personnes et en ont blessé plus de 350 autres. La première attaque a eu lieu près du Stade de France lors d'un match de football en présence du président français de l'époque, François Hollande. Un homme portant un faux passeport syrien portant le nom «Ahmad al-Mohammad» a fait exploser une ceinture explosive après avoir été empêché d'entrer dans le stade par des agents de sécurité. Peu après, deux autres attentats suicides ont eu lieu près du stade. Bilal Hadfi aurait commis l'un des attentats, mais l'identité de l'autre kamikaze reste inconnue. A peu près à la même époque, des assaillants armés de fusils d'assaut ont ouvert le feu sur des restaurants du centre de Paris : Le Carillon, Le Petit Cambodge, La Belle Équipe, Café Bonne Bière et La Casa Nostra. Chakib Akrouh et Salah Abdeslam étaient soupçonnés d'être parmi les tireurs. Un homme identifié plus tard sur les images de vidéosurveillance comme étant Brahim Abdesalam a commis un attentat-suicide à la bombe au restaurant Comptoir Voltaire. Tout près, trois assaillants portant des gilets explosifs et armés de fusils et de grenades ont attaqué la salle de concert Bataclan. Après un face-à-face avec la police qui a duré plus de deux heures, deux des agresseurs ont fait exploser leurs gilets explosifs. Le gilet du troisième agresseur a été activé lors d'une fusillade avec la police. Les trois agresseurs ont été identifiés comme étant Ismael Omar Mostefai, Foued Mohamed-Aggad et Samy Amimour. (Sources : New York Times, Encyclopaedia Britannica, New York Times, Wall Street Journal, BBC News, USA Today, ResearchGate, BBC News, CNN)

L’État islamique a revendiqué les attentats, les qualifiant de «premiers d'une tempête». Des témoins ont rapporté qu'un agresseur a crié «Allah Akbar» dans le Bataclan. L'un des agresseurs aurait dit aux prisonniers : «C'est la faute de Hollande, il n'aurait pas dû intervenir en Syrie.» Les enquêtes sur les attentats de Paris de novembre 2015 ont révélé qu'un certain nombre de suspects avaient opéré avec l'EI en Syrie, notamment les assaillants Mostefai, Amimour et Hadfi, ainsi qu'Abdelhamid Abaaoud, né en Belgique et soupçonné d'avoir planifié les attentats. Les médias ont laissé entendre que des membres clés de l'EI, Abu Suleyman al-Firansi et Oussama Atar, ont peut-être aussi joué un rôle dans la coordination des attaques. (Sources : New York Times, New York Times, BBC News, New York Times, Associated Press, ProPublica)

En réponse à la revendication de l’État islamique, l'ancien président français François Hollande a intensifié les frappes aériennes contre des cibles de l'EI en Syrie. La Hollande a qualifié ces attaques d'«acte de guerre» et a déclaré un état d'urgence national de trois mois, le premier depuis 2005. Après les attentats terroristes, la France et la Belgique ont mené une série de raids et de mesures de répression contre des cellules soupçonnées d'être djihadistes, en s'emparant d'armes et en intensifiant la surveillance dans la banlieue de Molenbeek, à Bruxelles, un foyer de radicalisation et de comportement criminel présumé. (Sources : New York Times, Al Jazeera, Guardian, BBC News, Washington Post, Telegraph)

Le 18 novembre 2015, Abdelhamid Abaaoud a été tué lors d'une opération de police à Saint-Denis. Un autre suspect lié aux attentats - Salah Abdeslam - resté en liberté pendant des mois, a été capturé par la police belge lors d'une autre opération en mars 2016. Abdeslam a été extradé vers la France peu après et a été condamné par un tribunal belge à 20 ans de réclusion criminelle le 23 avril 2018. Le 8 septembre 2021, le procès d’Abdeslam et de 19 autres accusés d’avoir participé aux attentats et facilité les attaques a été ouvert. Alors qu’il était invité à décliner son identité sous serment, Abdeslam a plutôt décidé de réciter la déclaration de foi islamique selon laquelle Allah est Dieu et Mahomet son serviteur. Abdeslam a ensuite indiqué à la cour qu’il avait renoncé à son emploi pour « devenir un combattant de l’Etat islamique ». ». Le 16 septembre, Abdeslam a fait sa première déclaration sur les raisons ayant motivé les attentats du Bataclan, indiquant à la cour que la mort des victimes n’avait « rien de personnel » et que les tueries étaient une réponse aux frappes aériennes françaises en Syrie et en Iraq. Le procès devait durer neuf mois, avec le mois de septembre dédié aux preuves scientifiques et de la police, le mois d’octobre aux témoignages des victimes et les mois de novembre et décembre aux témoignages des responsables gouvernementaux. Parmi eux, l’ancien président François Hollande ainsi que les proches des assaillants. (Sources : Guardian, CNN, New York Times, La Dépêche, La Dépêche, Pulse, Reuters, New York Times, Sky News)

Le 10 juin 2022, les avocats généraux ont requis la réclusion criminelle à perpétuité incompressible à l’encontre de Salah Abdeslam, une peine qui a rarement été prononcée par la justice française. Dans un tel scénario, une potentielle remise de peine ne serait considérée pour Abdeslam qu’au bout de 30 ans passés en prison, après quoi un juge aurait la charge de déterminer si libération conditionnelle serait justifiée sous certaines conditions. Le 29 juin, la cour d’assises spéciale a déclaré Abdeslam coupable de terrorisme et de meurtre. 19 des 20 accusés ont aussi été déclarés coupables des chefs d’accusation à leur encontre. (Sources : France 24, Wall Street Journal, Reuters, BBC News)

L'ensemble coordonné d'attaques, bien qu'horribles, n'est pas sans précédent. Pendant des années avant l'assaut de novembre, la France a souffert des attaques violentes des extrémistes islamiques ainsi que des groupes terroristes nationalistes et des groupes d'extrême droite. En janvier 2015, la France a subi la pire attaque sur son sol en 50 ans, lorsque des hommes armés ont attaqué les bureaux du magazine satirique français Charlie Hebdo et tué plusieurs personnes dans un supermarché casher.  (Source :  Le Figaro)

Janvier 2015 : Attaques de Charlie Hebdo et Hypercache

Le 7 janvier 2015, deux hommes armés, les frères Chérif Kouachi et Saïd Kouachi, ont fait irruption dans les locaux du magazine satirique français Charlie Hebdo, se disant associés à l'AQPA, selon des témoignages. Des témoins rapportent que les assaillants ont crié «Allahu Akbar» (Dieu est grand) et annoncé : «Nous avons vengé le prophète Mahomet.» Les agresseurs se sont introduits de force dans le bâtiment Charlie Hebdo et ont tué 12 personnes, dont le rédacteur en chef Stéphane Charbonnier, des caricaturistes du magazine, des employés et deux officiers de police. (Sources : Guardian, International Business Times, CNN, BBC News, BBC News, CNN, France 24, Reuters, New York Times)

Les frères Kouachi étaient impliqués depuis longtemps dans des activités criminelles et terroristes. Avant l'attaque de Charlie Hebdo, Chérif avait été arrêté à plusieurs reprises pour des motifs liés au djihadisme. En 2005, il a été arrêté alors qu'il tentait de se rendre en Syrie pour combattre les forces américaines en Irak. En 2008, il a été arrêté, inculpé et condamné pour son implication dans un réseau djihadiste parisien. En 2010, il a été arrêté et accusé d'avoir comploté pour aider un ancien membre du Groupe islamique armé (GIA) Smain Ait Ali Belkacem à s'évader de prison. En 2011, le frère et complice de Chérif, Said Kouachi, se serait rendu au Yémen pour rejoindre l'AQPA. C'est alors qu'il aurait rencontré le célèbre religieux de l'AQPA Anwar al-Awlaki. (Sources : Guardian, International Business Times, CNN, BBC News, BBC News, CNN, France 24, Reuters, New York Times)

Après l'attaque de Charlie Hebdo, les assaillants, les frères Kouachi, ont fui les lieux et se sont rendus à Dammartin-en-Goele, où ils ont assiégé une imprimerie et pris deux otages le 9 janvier. L'un s'est échappé et l'autre a été libéré lorsque les forces armées françaises ont pris d'assaut le complexe, tuant les frères Kouachi. (Sources : Guardian, International Business Times, CNN, BBC News, BBC News, CNN, France 24, Reuters, New York Times)

La fusillade de Charlie Hebdo a été suivie de deux actes de violence connexes à Paris les 8 et 9 janvier 2015. Le 8 janvier, un policier français a été abattu. Le 9 janvier, un homme armé a attaqué un supermarché casher et a pris plusieurs otages. Les deux actes ont été commis par l'agresseur extrémiste Amédy Coulibaly, qui a prêté allégeance à L’État islamique dans une vidéo qui est sortie après les tirs. Dans la vidéo, Coulibaly a admis avoir des liens avec les attaquants de Charlie Hebdo et a également revendiqué la responsabilité d'avoir posé une voiture piégée dans la capitale. La police a établi un lien entre Coulibaly et une fusillade qui a gravement blessé un jogger le 7 janvier. (Sources : Daily Mail, Guardian, CNN, L'Obs, Guardian, Guardian)

Coulibaly était connu pour des antécédents de vol à main armée et de trafic de drogue remontant à 2001. Il s'était converti à l'Islam et se serait radicalisé en prison, où il aurait rencontré Chérif Kouachi, entre 2005 et 2006, après s'être converti à l'Islam. Kouachi et Coulibaly avaient le même mentor : Le prisonnier islamiste Djamel Beghal, un terroriste reconnu coupable d'avoir comploté pour faire exploser l'ambassade des États-Unis à Paris. Comme Kouachi, Coulibaly a été arrêté en 2010 pour avoir comploté pour faire évader de prison Smain Ait Ali Belkacem, ancien membre du GIA. (Sources : Daily Mail, Guardian, CNN, L'Obs, Guardian, Guardian)

Le 9 janvier, les forces armées françaises ont tenté une mission de sauvetage, prenant d'assaut le supermarché casher et tuant Amédy Coulibaly. Hayat Boumedienne, la compagne de Coulibaly, est la deuxième suspecte dans l'attaque du supermarché casher. Boumedienne se serait enfuie en Syrie. Cinq ans après les attentats, les autorités françaises ont cherché à poursuivre Boumedienne et 13 autres accusés complices des frères Kouachi et Coulibaly. Trois des accusés - Boumedienne et Mohamed et Mehdi Belhoucine - avaient auparavant fui vers la Syrie. Selon des rapports non confirmés, Boumedienne aurait été tué lors d'une campagne de bombardement menée par les forces de la coalition pour vaincre l'ISIS en Syrie. Les autorités françaises ont arrêté 11 autres personnes accusées d'avoir facilité les attaques. Ils ont obtenu un appartement pour s'y cacher et ils ont acheté les armes. Les accusés ont fait valoir qu'ils n'étaient au mieux que tangentiellement impliqués et ne connaissaient pas les détails des attentats. Le procès par contumace de Boumedienne a débuté le 2 septembre 2020. Malgré le fait que les comptes rendus disent que Boumedienne a été tué à cause de bombardements par les forces de la coalition afin de vaincre l’État Islamique en Syrie, les comptes-rendus ne sont pas confirmés. (Sources : Daily Mail, Guardian, CNN, L'Obs, Guardian, Guardian, Barrons, BBC News)

Le 31 mars 2020, la France a repoussé le procès à cause du confinement et aux règles engendrés par la pandémie du COVID-19. Le procès a débuté le 2 septembre 2020. Le 8 décembre 2020, les procureurs antiterroristes français ont demandé que les accusés soient condamnés aux longues peines de prison, dont une condamnation à vie pour Ali Riza Polat, le principal accusé et le supposé commandant en second de Coulibaly. Les procureurs ont également demandé que Boumedienne soit condamné à 30 ans de prison, que Mohamed Belhoucine soit condamné à la prison à vie tandis que son frère, Mehdi, devrait servir une peine de 20 ans. Les procureurs ont également demandé que les 11 autres accusés soient condamnés à des peines de prison de 13 à 20 ans. Le 16 décembre 2020, un tribunal français a reconnu les 14 accusés coupables de complicité d'association de malfaiteurs ou de terrorisme dans les attentats de janvier 2015. Boumedienne a été condamné par contumace à 30 ans de prison. Mohamed Belhoucine a été condamné par contumace à la prison à vie. Mehdi Belhoucine n'a pas été condamné en raison de ce que le tribunal a déclaré être une preuve accablante de sa mort. Polat a également été condamné à 30 ans de prison pour un "rôle essentiel" dans l'attentat, mais il avait l'intention de faire appel. (Sources : Associated Press, Barrons, BBC News, Reuters, New York Times)

Avant le début du procès de 2 septembre, Charlie Hebdo avait republié les caricatures du prophète Mahomet qui ont motivé les attentats de janvier 2015. Selon les rédacteurs de Charlie Hebdo, les caricatures serviraient de "preuves" aux lecteurs et aux citoyens, en prétendant que la non-publication des caricatures serait une atteinte à la liberté d’expression. Le 25 septembre 2020, Zaher Hassan Mahmood, un citoyen du Pakistan, a poignardé et blessé deux employés d’une société de production de documentaires située à la rue Nicolas Appert, la même rue où se trouvait le bureau de Charlie Hebdo pendant la fusillade du 7 janvier 2015. La police française a arrêté l’agresseur qui a cherché à mettre le feu aux bureaux de Charlie Hebdo à cause de la republication des caricatures. Selon des personnes associées au suspect, Mahmood aurait regardé plusieurs vidéos du fondateur de Tehreek-e-Labbaik Pakistan qui a organisé une série de manifestations au Pakistan à la suite de la republication des dessins. Mahmood est accusé de tentative de meurtre en relation avec une entreprise terroriste. (Sources : Wall Street Journal, Voice of America, CNN, New York Times, New York Times, Associated Press)

Histoire des groupes terroristes islamistes en France

De 1994 à 1996, la France a été victime d'une série d'attaques du Groupe islamique armé (GIA) basé en Algérie. En décembre 1994, le GIA a détourné un avion français en Algérie, prétendument dans l'intention de percuter la Tour Eiffel ou de le faire sauter au-dessus de Paris. En 1995 et 1996, le GIA a mené une série d'attentats à la bombe en France qui ont fait au total 16 morts et plus de 300 blessés. Ces bombardements ont principalement visé les infrastructures de transport français, notamment le métro parisien et le réseau ferroviaire, et une voiture piégée a explosé près d'une école juive, faisant 14 blessés. (Sources : New York Times, Le Figaro, New York Times)

Les attaques de loups solitaires

La France a été victime d'une série d'attaques de loups solitaires ces dernières années. Les attaques comprennent :

  • Novembre 2011: Les bureaux de Charlie Hebdo sont incendiés, mais personne n'est blessé.
  • Mars 2012: Pendant 11 jours, Mohammed Merah, né en France, se lance dans une fusillade à Montauban et à Toulouse, dans le sud de la France, faisant sept morts et cinq blessés.
  • Mai 2013: Un converti à l'islam poignarde le soldat français Cédric Cordiez.
  • Mai 2014: Le djihadiste d'origine française Mehdi Nemmouche tue quatre personnes au Musée juif à Bruxelles.
  • Janvier 2015: Le 7 janvier, Cherif et Said Kouachi lancent une attaque meurtrière contre les bureaux du magazine satirique français Charlie Hebdo, tuant 12 personnes au nom d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA). Dans les jours qui suivent l'attentat, le tireur Amedy Coulibaly tue une policière avant de prendre et de tuer des otages dans un supermarché casher au nom de l’État islamique.
  • Juin 2015: Le 26 juin, un homme, soupçonné d'être Yassine Salhi, entre dans un site gazier américain dans le sud-est de la France. Il décapite son patron, et recouvre sa tête de la Shahada, la profession de foi islamique : «Un seul Dieu et Mahomet est son Prophète». Un drapeau portant des inscriptions islamistes a été retrouvé sur le lieu de l'attaque.
  • Août 2015: Le 21 août, un homme, soupçonné d'être Ayoub El Khazzani, monte à bord d'un train Thalys d'Amsterdam en France, armé d'un fusil d'assaut Kalachnikov, d'un pistolet, de munitions et d'un cutter. Deux militaires américains et deux Européens observent le suspect se préparant à attaquer et interviennent, l'empêchant d'infliger ce qui, selon le président français de l'époque, François Hollande, aurait pu être «un véritable carnage». El Kahzani a été maintenu sur une liste de surveillance internationale et se serait rendu en Syrie en 2014. (Sources : Telegraph, New York Times)
  • Janvier 2016: Le 11 janvier, un adolescent turco-kurde attaque un enseignant juif avec une machette à Marseille, prétendument au nom de l’État islamique.
  • Juin 2016: Le 13 juin, le terroriste condamné Larossi Abballa poignarde un couple de policiers dans leur maison de Magnanville dans une attaque revendiquée par l’État islamique. Abballa tient en otage le fils de trois ans du couple et retransmet en direct le meurtre de ses parents sur Facebook avant que la police ne prenne d'assaut la maison et sauve l'enfant. (Source : NBC News)
  • 14 juillet 2016: Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un Tunisien de 31 ans, conduit un camion poids lourd sur la promenade des Anglais à Nice sur près de deux kilomètres, prenant pour cible une foule de civils, à l'issue du feu d'artifice donné pour la fête nationale. Il est finalement neutralisé par la police lors d'un affrontement. L'attentat est revendiqué le 16 juillet par l'organisation terroriste État islamique (Sources : Guardian, Wall Street Journal, Wall Street Journal)
  • 26 juillet 2016: Deux Français de 19 ans, Abdel-Malik Nabil Petitjean et Adel Kermiche, de nationalité française, attaquent l'église paroissiale de Saint-Etienne en Normandie, tuant un prêtre âgé au couteau et prenant cinq personnes en otage avant d'être tués par la police. L'agence de presse Amaq affirme que les adolescents ont prêté allégeance au dirigeant de l’État islamique Abu Bakr al-Baghdadi avant de perpétrer l'attaque. (Sources : Reuters, New York Times, NBC News, Reuters)
  • 3 février 2017: Un homme armé d'une machette crie «Allah Akbar» et se jette sur la police et les soldats devant le Louvre à Paris. Un soldat français tire sur l'agresseur présumé, le blessant gravement. Personne n'est tué. (Sources : Reuters, Independent)
  • 20 avril 2017: Un homme armé, surnommé par les procureurs Karim Cheurfi, ouvre le feu sur des policiers dans la rue des Champs-Élysées à Paris, tuant un policier et en blessant gravement deux autres avant d'être abattu. L’État islamique revendique la responsabilité de l'attaque, affirmant qu'elle a été menée par l'un de ses soldats. (Sources : France 24, CNN, TIME, Independent, Telegraph)
  • 19 juin 2017: Un assaillant armé percute une voiture de police dans la rue des Champs-Élysées à Paris, se blesse gravement mais ne fait aucune victime. (Sources : Telegraph, The Local)
  • 23 août 2018: Un homme avec des problèmes de santé mentale poignarde sa mère et sa sœur à mort à Trappes, en banlieue parisienne. La police tire et tue l'assaillant, qui était connu de la police pour avoir prôné le terrorisme. Le ministre français de l'Intérieur, Gerard Collomb, décrit l'homme comme «instable» plutôt que comme quelqu'un qui pourrait suivre les ordres de l'État islamique. L’EI revendique la responsabilité de l'attaque mais ne fournit aucune preuve. (Sources : Reuters, WHAS11, Telegraph)
  • 31 août 2019: Une attaque au couteau dans une station de métro près de Lyon, en France, tue une personne et en blesse huit autres. Le motif de l'attaque est inconnu. L'agresseur présumé est un demandeur d'asile âgé de 33 ans. (Source : CNN)
  • 3 octobre 2019: Mickaël Harpon poignarde et tue quatre policiers et en blesse un autre à la préfecture de police à Paris. Harpon a ensuite été abattu par la police. Des sources policières ont déclaré que l'agresseur était en conflit avec ses supérieurs. (Sources : BBC News, CNN, Telegraph, Wall Street Journal)
  • 3 février 2020: un assaillant armé d'un couteau attaque des policiers à l'intérieur d'une caserne de police à Dieuze, dans l'est de la France. La police a immédiatement tire sur Matthias R, le blessant. Selon certaines informations, Matthias a appelé la police avant l'attaque pour lui dire qu'il faisait partie des forces armées et préparait une attaque à Dieuze au nom de l'Etat islamique. Matthias, un jeune soldat en formation initiale de deux mois au moment de l'attentat, a initié de nouvelles questions sur la manière dont la France empêchera des individus radicalisés d'entrer dans ses services de sécurité. (Sources : Reuters, Reuters)

(Sources : BBC News, Telegraph, Le Figaro, Guardian, Daily Mail, Telegraph, Guardian, Reuters, New York Times, New York Times, BBC News, New York Times, New York Times)

L'antisémitisme

La France a connu une recrudescence d'attaques contre des Juifs et des sites juifs, dont la prise d'otages du 9 janvier 2015 du supermarché casher à Paris qui a tué quatre Juifs. Plusieurs victimes d'attaques terroristes isolées étaient juives, dont quatre des sept victimes de la fusillade de mars 2012 dans le sud de la France. De plus en plus, les entreprises et sites juifs sont la cible d'attaques extrémistes. Outre le Musée juif de Bruxelles, des synagogues et des commerces juifs en France ont été incendiés, assiégés et vandalisés, en particulier à l'été 2014, lorsque les manifestations en soutien aux habitants de Gaza et contre Israël ont dégénéré. Les Juifs émigrent de plus en plus de la France en raison de la violence antisémite. En mai 2014, un sondage a révélé que 74 % des Juifs français avaient envisagé l'émigration. (Sources : France 24, Anti-Defamation League, Tablet)

Le 18 novembre 2015, à la suite des attentats du 13 novembre à Paris, un instituteur juif aurait été poignardé par trois assaillants à Marseille. Selon les rapports, les agresseurs se sont déclarés partisans de l’État islamique et ont proféré des propos antisémites. Le 19 août 2016, un Juif de 62 ans a été poignardé dans ce qui semblait être une attaque islamiste. (Sources : BFMTV, Le Monde, Telegraph)

Selon des rapports publiés par le ministère de l'Intérieur en février 2019, le nombre d'incidents antisémites aurait grimpé de 74 % en 2018, passant de 311 en 2017 à 541. Cela a été nettement souligné le 19 février 2019 avec la découverte de plus de 90 tombes dans un cimetière juif de l'est de la France, profanées avec des croix gammées et d'autres abus. On ne sait pas qui a mené l'attaque. De plus, le 16 février 2019, un groupe d'environ 30 manifestants du «gilet jaune» a été filmé, harcelant Alain Finkielkraut, écrivain bien connu et fils d'un survivant de l'Holocauste, alors qu'il traversait un quartier parisien. Certains commentateurs ont blâmé les critiques de plus en plus virulentes d’Israël émanant de l’extrême gauche française, les incitations incontrôlées de la part de prédicateurs islamistes marginaux et la montée de l’antisionisme qui s'est traduite par des altercations violentes. (Sources : New York Times, Reuters)

Attaques extrémistes islamiques à l'étranger

Des ressortissants français ont été victimes d'attentats islamistes à l'étranger. En 1983, le Hezbollah a pris pour cible les casernes américaines et françaises, tuant 58 militaires français et 241 Américains. En 2002, des expatriés français ont été victimes de l'attentat à la bombe d'un bus d'un entrepreneur naval français à Karachi et de l'attaque d'un superpétrolier du Limbourg au large d'Aden. Ces dernières années, des civils et des militaires français ont été enlevés et assassinés en Afghanistan, en Algérie, au Mali, en Mauritanie, au Maroc, au Nigeria, en Arabie saoudite, en Somalie et au Yémen. (Sources : New York Times, France Diplomatie)

Incidents nationalistes et extrémistes en France

Dans le passé, la France a été attaquée à la fois par des groupes d'extrême droite comme l'Organisation de l'Armée Secrète (OAS) dans les années 1950 et 1960, et par des groupes d'extrême gauche comme Action Directe dans les années 1980. Les séparatistes, principalement des ultra-nationalistes basques ou corses, ont également perpétré des attentats terroristes contre la France. (Sources : Encyclopedia Britannica, Le Figaro)

Chronologie des principaux incidents extrémistes et terroristes



Contre-terrorisme intérieur

La France est devenue la plus importante source de combattants étrangers en Irak et en Syrie parmi tous les pays de l'UE, avec 2 000 ressortissants français ayant rejoint les groupes djihadistes syriens à partir de mai 2016. Le gouvernement estime que 9 000 autres personnes radicalisées vivent actuellement en France. (Sources : Atlantic, Soufan Group)

Face à la menace extrémiste qui pèse sur la France et à la suite des attentats de l'EI de janvier 2015 et de novembre 2015, la France a revu et renforcé son action globale de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme en apportant des changements radicaux à plusieurs de ses moyens et programmes.

Efforts législatifs

La France juge un large éventail de crimes comme des infractions liées au terrorisme, dans un réseau de tribunaux sans jury. Depuis 1986, la France a intensifié ses efforts de lutte contre le terrorisme par des moyens légaux, en adoptant plus d'une douzaine de projets de loi pour améliorer son infrastructure antiterroriste. En novembre 2014, le Parlement français a adopté son propre «Patriot Act», qui autorise l'interdiction de voyager des terroristes présumés, criminalise les tentatives de quitter la France pour commettre «des activités terroristes, des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité» à l'étranger et autorise le gouvernement à bloquer les sites Web qui «glorifient le terrorisme». (Sources : Gouvernement Francais, Stop-Djihadisme)

Depuis les attentats de janvier 2015, des éléments du Patriot Act français sont appliqués. La France a suspendu les passeports de six djihadistes potentiels le 23 février 2015. Le premier cas d'un site djihadiste censuré par le gouvernement a également été signalé le 16 mars 2015. En mars 2015, cinq sites Internet ont été censurés par le gouvernement français. Depuis lors, la France a continué de censurer les sites Internet qui «font l'apologie du terrorisme». Le ministère de l'Intérieur a utilisé les réseaux sociaux à la fois pour faire connaître ses efforts de lutte contre le Djihad en ligne et pour demander au public de l'aider à signaler les sites Web suspects. (Sources : Gouvernement Francais, Stop-Djihadisme)

À la suite des attentats de Paris en novembre 2015, le Président français de l'époque, François Hollande, a demandé l'adoption rapide d'une nouvelle loi qui permettrait à la police de mener des descentes sans mandat et de placer les individus sous assignation à résidence. Le Président a également réclamé des amendements à la Constitution française qui permettraient à l'État de prendre des mesures de sécurité exceptionnelles en cas de besoin. En outre, il a fait appel aux tribunaux français pour obtenir des pouvoirs de surveillance plus étendus et le droit de retirer la citoyenneté aux terroristes français condamnés ayant la double nationalité. Le Président Hollande a également demandé et obtenu l'autorisation de prolonger l'état d'urgence de la France pour une période de trois mois, qui a de nouveau été prolongée en décembre 2016, et à plusieurs reprises depuis. En prolongeant l'état d'urgence, le Sénat français a également voté l'amendement de la loi française de 1955 sur l'«état d'urgence» pour :

  • Pouvoir étendre le régime d'assignation à résidence à toute personne soupçonnée de constituer une menace pour la sécurité et l'ordre public ;
  • Utiliser des bracelets électroniques dans les cas de détention à domicile où la personne arrêtée a déjà été condamnée pour des actes de terrorisme ;
  • Démanteler les groupes qui ont commis, facilité ou incité à commettre des actes qui constituent une atteinte grave à l'ordre public ; et
  • Permettre au ministère français de l'Intérieur de prendre «toutes les mesures» pour bloquer les sites Internet qui font l'apologie du terrorisme ou qui y incitent.

Les modifications comprenaient également des garanties supplémentaires pour les libertés civiles, notamment :

  • Suppression d'un article de la loi qui permettait au gouvernement de contrôler la presse et la radio pendant un état d'urgence national ; et
  • Renforcement des peines en cas de violation de la loi sur les perquisitions et les assignations à résidence.

Le 26 mai 2016, le Sénat français a approuvé une loi accordant aux autorités policières et judiciaires françaises plus de pouvoirs pour lutter contre le terrorisme, y compris l'extension à quatre heures du pouvoir des policiers de détenir des personnes soupçonnées de terrorisme sans avoir accès à un avocat, et autorisant les policiers à placer en résidence surveillée les combattants étrangers présumés qui rentrent au pays pendant un mois au maximum. La police française est désormais autorisée à porter une arme à feu, même en dehors des heures de service. Dans les aéroports, la police peut également fouiller les passagers suspects et leurs bagages à volonté. (Sources : New York Times, Independent)

La loi accorde également des capacités de surveillance supplémentaires à la police, aux procureurs et aux autorités pénitentiaires. Selon la loi, la police et les procureurs sont désormais autorisés à utiliser des technologies d'écoute électronique qui n'étaient auparavant accessibles qu'aux services de renseignement français. Les autorités pénitentiaires sont également autorisées à recourir à d'autres mesures de surveillance, notamment l'écoute des téléphones portables des détenus, l'utilisation de caméras cachées et l'examen de leurs communications électroniques. (Sources : Le Monde, VICE News, Daily Mail, Le Monde, New York Times, Gouvernement.fr, New York Times, Département d'État américain)

En octobre 2017, le Parlement français a voté en faveur d'un nouveau projet de loi antiterroriste qui transférerait en droit permanent certaines mesures de sécurité d'urgence qui ne sont autorisées qu'en cas d'état d'urgence. Ces mesures comprennent le fait de permettre à la police de faire des descentes à domicile sans mandat et d'établir des points de contrôle à volonté. La loi prévoit également la création d'un nouveau groupe de travail antiterroriste partiellement calqué sur le Joint Terrorism Task Force des États-Unis. Le nouveau groupe de travail devrait coordonner les services de renseignement nationaux et étrangers. La nouvelle loi antiterroriste est entrée en vigueur le 1er novembre 2017. La France a dans le même temps levé l'état d'urgence de deux ans qui était en place depuis les attentats de Paris de novembre 2015. (Sources : New York Times, Al Jazeera, Politico, NPR)

Le 15 juillet 2021, le gouvernement français a créé le Comité interministériel de la laïcité pour remplacer l’Observatoire de la Laïcité – qui a été critiqué pour ne pas avoir suffisamment réprimé l’islamisme. Le comité interministériel a été établi pour mieux contrôler le moyen dans lequel la laïcité est enseignée et diffusée. Le nouveau comité placera un spécialiste de la laïcité dans chaque administration publique pour guider les employés publics sur ce qu’ils sont autorisés à faire et ce qu’ils ne sont pas autorisés à faire, sur comment il faut se comporter avec le public, et sur comment ils peuvent identifier des risques de la laïcité et les agressions au nom de la religion. (Source : RFI)

Stop-Djihadisme

La France a lancé sa campagne «Stop-Djihadisme» fin janvier 2015, dans le but de contrer la menace de l'extrémisme islamique dans la société française. Comme l'indique le site Web de la campagne, géré par le gouvernement, la France a mis en place des mesures de lutte contre le djihadisme dans ses systèmes éducatif et pénitentiaire, alloué des ressources supplémentaires à ses agences antiterroristes et appliqué la loi antiterroriste du pays de novembre 2014. La France a également annoncé son intention d'investir 45 millions de dollars dans la création de programmes de déradicalisation dans tout le pays. (Sources : Stop-Djihadisme, Voice of America)

La campagne française «Stop-Djihadisme» vise à donner aux citoyens français les moyens de repérer et de prévenir la radicalisation. Le site Web du gouvernement qui fait la promotion de cette campagne contient un certain nombre de ressources et d'infographiques destinés à aider les citoyens à repérer et à prévenir le jihad. À la lumière de ce programme, le gouvernement a commencé à apporter des changements aux secteurs suivants de la société française :

L'éducation: Le ministère français de l'Éducation nationale a présenté 11 mesures visant à prévenir la radicalisation et à promouvoir les valeurs laïques et républicaines dans le système scolaire français.

Prison: Le gouvernement français a annoncé de nombreuses mesures pour faire face aux réseaux djihadistes et à la crise de radicalisation dans son système carcéral. Plus particulièrement, le gouvernement s'est lancé dans une expérience de courte durée pour séparer les détenus soupçonnés d'extrémisme du reste de la population carcérale.

Législation et application de la loi: La France a commencé à appliquer sa loi antiterroriste de novembre 2014. Comme l'autorise la nouvelle loi, la France a commencé à retirer les passeports des djihadistes présumés et à censurer les sites Web qui font la promotion de l'idéologie djihadiste. Le pays a promis d'allouer davantage de ressources et d'emplois à son appareil de contre-espionnage afin de mieux surveiller la menace djihadiste. Immédiatement après les attentats de janvier 2015, la France a procédé à des dizaines d'arrestations de djihadistes présumés. Le 17 mars 2015, le ministre français de l'Intérieur a annoncé que le gouvernement avait réduit les allocations sociales de 290 citoyens français qui ont quitté le pays pour rejoindre des groupes djihadistes en Irak et en Syrie. (Source : Gouvernement.fr)

Infrastructures antiterroristes et application de la loi

Le Groupe d'Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN), créé en 1973, mène des opérations de lutte antiterroriste et de sauvetage d'otages en France et à l'étranger. La France a réussi à déjouer un certain nombre de tentatives d'attentats terroristes sur son sol, notamment des complots visant la Tour Eiffel. En réponse aux attaques de Charlie Hebdo et aux prises d'otages, les forces du GIGN ont mené une contre-attaque. Le 9 janvier 2015, les forces armées françaises ont tué les assaillants présumés dans les deux attentats et libéré leurs otages respectifs. Suite aux attentats de janvier 2015, la France a annoncé son intention d'affecter des ressources supplémentaires à son infrastructure de contre-espionnage. La France a également mobilisé des troupes et déployé plus de 10 000 agents de sécurité pour protéger 830 «sites sensibles», dont des synagogues, des aéroports, des gares et de grandes attractions touristiques. Près de la moitié des agents de sécurité ont été envoyés pour protéger les écoles juives. (Sources : GIGN, Daily Telegraph, Le Figaro, Stop-Djihadisme, Le Figaro, Washington Post)

Depuis les attentats de 2015, la France a mené un certain nombre de raids qui ont permis au gouvernement de contrecarrer les réseaux terroristes existants, de poursuivre les suspects et de prévenir de nouveaux attentats. La police et les forces antiterroristes de Paris ont arrêté plus de 400 personnes soupçonnées de terrorisme - et prétendent avoir déjoué 17 complots terroristes - en 2016 seulement. En novembre 2016, le gouvernement a prétendu avoir empêché une importante attaque dirigée par l'EI lorsque la police a mené une série de raids à Marseille et à Strasbourg. Le gouvernement prétend également avoir déjoué les attaques contre Euro Disney, les Champs-Elysées et la cathédrale Notre-Dame, entre autres cibles. (Sources : Independent, International Business Times, New York Times, Washington Post, France 24)

Pharos est un service de la police française qui surveille les contenus extrémistes en ligne. Le service reçoit des rapports publics sur la pédophilie, l’incitation à la haine raciale, le terrorisme et la fraude, puis délègue les rapports à la police pour qu’elle y donne suite. Depuis sa création en 2009, Pharos a reçu plus d’un million de signalements. Cependant, en octobre 2020, Pharos ne comptait qu’une trentaine de personnes chargées d’examiner une moyenne de 4,400 signalements reçus par semaine. Cela a conduit à une surveillance accrue après la décapitation, le 16 octobre, de Samuel Paty en banlieue parisienne par Abdoulakh Anzorov. Selon les médias, les tweets d’Anzorov avaient été signalés pour Pharos dès juillet 2020. Un tweet d’Anzorov datant du 10 octobre a également été soumis à Pharos pour examen, mais il n’y a pas eu de suivi, car Anzorov ne figurait pas sur la liste de surveillance du terrorisme français. (Sources : Telegraph, France Ministry of the Interior, Financial Times, Pledge Times)

Recrutement et radicalisation

Suite aux attentats de janvier 2015, le ministère de l'Éducation nationale a adopté une série de mesures pour contrer la radicalisation et promouvoir les valeurs laïques dans les écoles françaises. En septembre 2016, le gouvernement a également ouvert le premier des 12 centres de déradicalisation prévus dans tout le pays. Ce lancement s'inscrit dans le cadre d'un plan de 45,5 millions de dollars annoncé par l'ancien premier ministre Manuel Valls en mai 2016 pour faire face au danger posé par la radicalisation de la population française. Selon Manuel Valls, ces centres hébergeraient - et chercheraient à réhabiliter - des individus qui «se sont repentis et dont nous testerons la sincérité et la volonté de réintégration dans la société sur le long terme». Ces centres sont également prévus pour héberger et réhabiliter les personnes qu'un juge français estime à risque de radicalisation, et sont gérés par le Comité interministériel pour la prévention de la délinquance et de la radicalisation du pays. (Sources : Congressional Research Service, Stop-Djihadisme, education.gouv.fr, Associated Press, Atlantic)

Outre la lutte contre l'extrémisme dans le système scolaire français, la France lutte de plus en plus contre l'extrémisme islamique dans ses prisons. Les musulmans représentent un pourcentage disproportionné de la population carcérale en France. En 2008, on estimait qu'en France, 60 à 70 % de la population carcérale était musulmane, alors qu'on estimait que les musulmans ne représentaient que 12 % de la population. Un rapport d'octobre 2014 a révélé que 60 % de la population carcérale française est d'«origine ou de culture musulmane». En 2016, près de 1 400 détenus étaient soupçonnés d'avoir été radicalisés, dont plus de 300 ont été incarcérés pour terrorisme. (Sources : Washington Post, Al Arabiya, Voice of America)

Après les attentats de janvier 2015, la France a commencé à réorganiser son système pénitentiaire afin d'isoler les détenus extrémistes du reste de la population carcérale. Le programme, basé sur une expérience menée en 2014 dans la prison française de Fresnes, consistait à regrouper les détenus radicalisés dans des unités isolées des autres détenus. La France a annoncé qu'elle mettrait fin au programme après que l'on eut craint que cet effort n'aide à approfondir les réseaux de radicalisation dans les prisons. (Sources : Washington Post, Al Arabiya, Wall Street Journal, Gouvernement)

Malgré les efforts déployés, la radicalisation des prisons demeure une préoccupation majeure en France. En 2016, des armes artisanales ont été découvertes dans la cellule d'un détenu soupçonné d'avoir été radicalisé. Dans la prison française de Fleury-Merogis, 10 islamistes ont été retirés du système carcéral par crainte d'un soulèvement. En septembre 2016, deux gardiens ont été poignardés par un détenu qui a ensuite dessiné un cœur sur le mur avec le sang de la victime avant de commencer à prier. (Sources : Reuters, Voice of America)

Plusieurs mosquées françaises ont également été soupçonnées de radicalisation. En 2013, le ministre français de l'Intérieur a annoncé la reconduite à la frontière d'une poignée d'imams radicaux qui auraient incité leurs fidèles à commettre des actes de violence contre la France. Pour lutter contre le recrutement de terroristes en ligne, le projet de loi français «Patriot Act»; autorise son gouvernement à surveiller et à bloquer les forums et les sites Web qui «glorifient le terrorisme». (Sources : France 24, VICE News)

Le 18 février 2020, Macron a lancé une campagne contre le « séparatisme » islamiste et l’Islam politique en France. Le président français a annoncé des mesures visant à renforcer les contrôles sur le financement étranger des mosquées, à mettre fin à la nomination en France d’imams originaires de pays tels que l’Algérie, le Maroc et la Turquie, et ne plus autoriser les gouvernements étrangers à dispenser des cours de langue en arabe et turque. Selon Macron, les imams seraient liés au salafisme ou aux frères musulmans, et ils « prêchent contre la république » ainsi que négligent « d’apprendre la langue et les lois de la république ». Le 2 octobre, Macron a présenté une nouvelle loi à l’examen du gouvernement pour combattre le « séparatisme islamiste ». Selon Macron, la loi permettrait au gouvernement de contrôler les fonds étrangers envoyés aux mosquées françaises, d’interdire l’enseignement à domicile pour les jeunes enfants afin d’empêcher la création d’écoles islamiques, et de créer un programme de certification pour les imams français. Le 9 décembre, le gouvernement français a annoncé un projet de législation pour lutter contre l'islamisme radical. La législation vise à freiner les discours haineux en ligne, à punir les médecins qui fournissent des "certificats de virginité" et à obliger les associations communautaires à signer des déclarations d'allégeance aux "valeurs de la République", tout en imposant de nouvelles restrictions de financement à ces associations. (Sources : Financial Times, Washington Post, Washington Post, New York Times)

Au lendemain de la décapitation de Samuel Paty, le 16 octobre 2020, la police française a lancé des investigations sur plusieurs groupes français soupçonnés de promouvoir l’islamisme. Le gouvernement français ordonne la dissolution du collectif pro Hamas Cheikh Yassin après avoir lié son fondateur à l’attentat. Le gouvernement ordonne également la fermeture temporaire d’une mosquée à Pantin, en banlieue parisienne, et annoncé que d’autres fermetures de groupes islamistes accusés sont à venir. Les manifestations anti-macron et antifrançais ont éclaté au Moyen-Orient à la suite d’accusations selon lesquelles Macron propageait des sentiments antimusulmans. (Sources : RFI, EuroNews, Associated Press, Al Jazeera)

France a également fait pression sur l’union européenne pour renforcer la législation sur les entreprises de médias sociaux. En décembre 2020, l’union européenne devrait annoncer la loi sur les services numériques, qui renforce les règles spécifiques de modération des contenus pour les plateformes numériques. Après l’attaque d’octobre 2020, la France a également demandé à l’union européenne d’envisager des règles plus strictes pour les entreprises de médias sociaux afin de surveiller l’extrémisme sur leurs plateformes. Le gouvernement français a fait état d’une campagne de haine en ligne contre Paty avant son assassinat et a demandé que la réglementation de l’UE inclue la désinformation et d’autres contenus nuisibles, plutôt que seulement des contenus spécifiquement illégaux. Les critiques se disputent que légiférer sur la suppression des contenus préjudiciables au lieu de seulement les contenus illégaux porterait atteinte à la liberté d’expression. (Sources : Politico, EURACTIV)

Le 29 avril 2021, le Parlement européen a approuvé le règlement sur la diffusion du contenu terroriste en ligne. Le nouveau règlement visera des contenus comme des textes, des images, des enregistrements sonores et des vidéos qui contiennent des transmissions en direct qui incitent, sollicitent ou contribuent aux infractions terroristes. Selon le nouveau règlement, les plateformes de médias sociaux et les fournisseurs de service d’hébergement dans tous les États membres auront jusqu’à une heure pour supprimer ou désactiver l’accès aux contenus terroristes signalés. Les sanctions tiendront en compte la nature du contenu et la taille de l’entreprise concernée. (Source : Parlement européen)

Combattants étrangers

Le Patriot Act français institue une interdiction de voyager pour empêcher les potentiels terroristes de quitter le pays pour combattre à l'étranger. La loi sanctionne également le gouvernement pour surveiller et bloquer les sites Web djihadistes, ce qui devrait permettre de lutter contre la capacité des recruteurs à faciliter les déplacements des ressortissants français en Irak et en Syrie.

En mars 2015, le ministre français de l'Intérieur a annoncé que le gouvernement avait réduit les prestations sociales pour 290 citoyens français qui avaient quitté le pays pour combattre avec des groupes djihadistes en Irak et en Syrie.

(Sources : VICE News, France 24)

Liste des entités désignées notables

Le GIA, l'AQPA et l'État islamique figurent sur la liste des groupes terroristes désignés par la France. (Source : La Direction Générale du Trésor)

Extrémisme et financement du terrorisme

Bien que la France prétende ne pas payer de rançon, les otages ont crédité le gouvernement français pour avoir financé leur libération. En juillet 2014, le New York Times a rapporté que les ressortissants français représentaient un tiers des 53 otages pris par Al-Qaïda au cours des cinq dernières années. À l'automne 2013, 40 millions de dollars auraient été versés pour libérer quatre ressortissants français détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). De 2010-2011, 17,7 millions de dollars auraient été versés pour libérer trois otages détenus par l'AQMI, dont un ressortissant français. En 2011, 10 millions de dollars auraient été versés pour libérer trois ressortissants français détenus par l'AQPA, sans que la source du paiement ait été déterminée. Selon le Times, la France délivre généralement des rançons par le biais d'intermédiaires comme la société française Areva, un géant nucléaire contrôlé par l'État. L'entreprise a nié avoir versé des rançons au nom du gouvernement français. (Source : New York Times)

L'AQPA est financé principalement par des vols qualifiés et des prises d'otages. A la télévision française, l'attaquant de Charlie Hebdo, Chérif Kouachi, a affirmé que ses opérations étaient financées par Anwar al-Awlaki, chef spirituel de l'AQPA. (Sources : Département d'État des États-Unis, Newsweek)

Outre les groupes extrémistes basés à l'étranger, la France est aux prises avec la croissance d'organisations et d'associations islamistes radicales sur son sol. Les liens étroits du gouvernement avec le Qatar, qui est accusé de financer des organisations islamistes radicales à l'étranger, ont suscité des critiques croissantes de la part de la droite française.

D'après les enquêtes du CEP et les sondages de 2014, 30 % des personnes interrogées en France estiment que le gouvernement ne dépense pas suffisamment pour combattre l'extrémisme. (Source : Projet de lutte contre l'extrémisme)

Au lendemain des attentats de Paris de janvier 2015, le gouvernement français s'est engagé à consacrer plus d'argent et de ressources à la lutte contre le terrorisme. (Source : Stop-Djihadisme)

Tech et Terrorisme

Suite à la fusillade meurtrière de Christchurch en mars 2019, la première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, et le président français, Emmanuel Macron, ont invité les chefs de la technologie à un sommet réunissant les dirigeants mondiaux, en mai 2019, afin de se mettre d'accord sur les moyens d'empêcher les terroristes d'utiliser leurs plateformes. Macron, qui a accueilli le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, et d'autres hauts dirigeants lors du sommet «Tech for Good» à Paris l'année dernière, a poussé la lutte contre le discours de haine en ligne. La réunion de Paris a invité les dirigeants mondiaux et les dirigeants du secteur des technologies à signer un engagement intitulé «L'Appel de Christchurch», qui vise à «mettre fin à l'utilisation des médias sociaux pour les actes de terrorisme». Le 14 mai 2021, le sommet deuxième anniversaire du Christchurch Appel à Action, Ardern et Macron ont animé une réunion en ligne des dirigeants mondiaux et des dirigeants des entreprises de technologie. Les États-Unis ont aussi rejoint la réunion, qui comprenait des discussions au sujet des meilleurs moyens d’arrêter la propagation de la violence extrémiste en ligne, tout en respectant la liberté de l’expression. Parmi les thèmes abordés, Ardern a dit qu’une partie de la solution nécessite l’équipement des jeunes générations d’internautes pour mieux gérer et empêcher la réponse aux contenus radicales et à la désinformation en ligne. (Sources : CNN, New York Times, Voice of America, Associated Press)

Le 9 juillet 2019, l'Assemblée nationale française a adopté un projet de loi visant à limiter le discours de haine en ligne, donnant aux plateformes de médias sociaux les 24 heures pour supprimer le contenu haineux ou encourir des amendes jusqu’à 4 % de leurs revenus globaux. Le projet de loi encourage les utilisateurs à signaler en ligne toute déclaration qu'ils jugent raciste, sexiste ou homophobe, ou qui pourrait inciter à la violence terroriste ou au harcèlement. Les plates-formes de médias sociaux doivent ensuite examiner le contenu signalé et supprimer les éléments objectivement offensants en un jour. (Source : Washington Post)

Le 25 avril 2021, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé que la France introduira une nouvelle loi antiterroriste qui élargirait l’utilisation des algorithmes intelligents et de la technologie de surveillance pour détecter les menaces en ligne. La nouvelle loi, la loi relatif à la prévention d’actes de terrorisme at au renseignement, a été déposée le 28 avril et avait été annoncée suite aux récentes attaques de loups solitaires – comme par exemple l’attaque contre Samuel Paty en octobre 2020 et le meurtre d’une policière à Rambouillet le 24 avril 2021 – qui ont été menées par des individus radicalisés, qui n’étaient pas connus auparavant des services de renseignement. Quand elle est adoptée, la loi imposera en permanence des mesures prises après l’attentat du 13 novembre 2015 à Paris. Plus spécifiquement, les mesures permanentes proposées allongeront la durée des suivis administratifs d’un an à deux ans pour ceux qui sortent de prison pour des accusations de terrorisme, ce qui améliora l’accès aux ressources socio-psychiatriques pour les individus qui pourraient être dangereux, et qui permettra aux autorités de fermer les lieux de culte pour un maximum de six mois s’ils sont jugés d’avoir soutenu le terrorisme, et qui permettra à la police d’obtenir un mandat d’un juge pour entrer dans les maisons des personnes soupçonnés de représenter une menace terroriste. Le 3 juin, l’Assemblée nationale française a voté en faveur de la nouvelle loi et intègrera les règlements d’urgence comme parties complètes du droit commun. Le 29 juin, le Sénat a commencé à examiner et à modifier le projet de loi, mais le Sénat n’a pas encore approuvé la loi. (Sources : Anadolu Agency, The National, The Local, RFI, Sénat, Legifrance)

Restrictions gouvernementales

Le code de sécurité français interdit les "milices de combat ou privées" et les groupes qui "provoquent la discrimination, la haine ou la violence (raciale)". La loi française permet au Conseil des ministres d'interdire par décret les organisations qui incitent à la discrimination, à la haine ou à la violence contre une personne ou un groupe de personnes en raison de leur origine ethnique, de leur nationalité ou de leur religion, ou qui justifient ou encouragent une telle discrimination, haine ou violence. Le gouvernement français a donc pris des mesures pour interdire de multiples groupes islamistes et nationalistes blancs. (Sources : Al Jazeera, Associated Press, Independent)

Après le meurtre de Samuel Paty, le 16 octobre 2020, dans la banlieue parisienne de Conflans-Sainte-Honorine, les autorités ont lancé des enquêtes sur plusieurs groupes français soupçonnés de promouvoir l'islamisme. Les procureurs n'ont trouvé aucun lien direct entre les mouvements islamistes radicaux français et l'agresseur, mais ils ont mis en évidence une atmosphère haineuse sur les médias sociaux et ont identifié un lien indirect entre ces groupes et le crime. Le 19 octobre 2020, le ministre français de l'intérieur, Gérald Darmanin, a appelé à la dissolution des groupes islamistes français BarakaCity et du Collectif contre l'islamophobie en France (CCFIF), qualifiant les deux organisations d'ennemies de l'État. Darmanin a accusé BarakaCity et son fondateur, Idriss Sihamedi, de "diffuser... des idées haineuses, discriminatoires et violentes" sur les médias sociaux. Le 28 octobre, le gouvernement français a dissous BarakaCity et a dissous la CCIF en décembre. Human Rights Watch, ainsi que des représentants des deux groupes, se sont engagés à lutter contre cette dissolution devant un tribunal, qualifiant l'interdiction de menace pour les droits de l'homme. Le 21 octobre 2020, le gouvernement français a ordonné la dissolution du Collectif pro-Hamas Cheikh Yassin après avoir lié son fondateur à l'attentat contre Paty. Le gouvernement a également ordonné la fermeture temporaire d'une mosquée à Pantin, en banlieue parisienne, et a annoncé que d'autres fermetures de groupes islamistes accusés étaient prévues. (Sources : EuroNews, RFI, RFI, Twitter, Middle East Eye, Anadolu Agency, Human Rights Watch, Al Jazeera, Al Jazeera, Associated Press)

Suite aux attaques extrémistes à la fin de 2020, l’Assemblée Nationale française a voté la « loi contre le séparatisme » le 24 juillet 2021 prévoyant notamment des dispositions sur la neutralité du service public, la lutte contre la haine en ligne et la protection des agents publics. Introduite comme un moyen de lutter contre ceux qui souhaitent affaiblir la laïcité en France, cette nouvelle loi – officiellement nommée loi confortant les principes de la République – prévoit des mesures telles que l’obligation pour les associations souhaitant obtenir des subventions publiques de signer un contrat d’engagement républicain ainsi que des peines pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement pour ceux qui mettent délibérément la vie des autres en danger en propageant des informations sur la vie privée de ces personnes. Si le parti conservateur s’est opposé à cette loi, la déclarant ennuyeuse et sans ambition, les partis de gauche ont affirmé que la loi portait atteinte aux libertés civiles et ciblait les musulmans. (Sources : RFI, RFI)

Dans la sphère de l'extrême droite, le gouvernement français a notamment pris de multiples mesures contre Génération identitaire (GI). GI a organisé de nombreuses manifestations publiques, à commencer par l'occupation du site d'une future mosquée à Poitiers, en France, en octobre 2012. Plusieurs des auteurs ont été condamnés à un an de prison en décembre 2017 pour incitation à la discrimination et destruction de propriété liée à cet incident. En mars 2016, la police a arrêté 14 membres de la GI après qu'ils aient mis le feu à des pneus lors d'une manifestation à proximité de camps de réfugiés à Calais, en France. Les manifestants GI ont affirmé qu'ils défendaient l'Europe contre une "invasion de migrants". En décembre 2020, les autorités françaises ont condamné trois membres des GI pour incitation au terrorisme, incitation à la haine religieuse et agression après qu'ils aient été filmés discutant de leur volonté d'attaquer les Arabes, puis agressant une jeune musulmane de 13 ans. Le 13 février 2021, le gouvernement a annoncé son intention d'interdire les GI pour promotion d’un « discours ouvertement haineux » qui « contribue à renforcer les tensions à l’intérieur de la communauté nationale » et « provoque des attaques violentes ». Cette décision est intervenue deux ans après que le président français Emmanuel Macron ait annoncé que la France allait interdire le groupe skinhead néo-nazi Combat 18. L’interdiction des GI est entrée en vigueur le 3 mars. (Sources : Al Jazeera, France 24, Southern Poverty Law Center, Independent, BBC News, Associated Press, Independent, Guardian)

Contre-extrémisme international

La France a été le premier pays à rejoindre la coalition internationale de lutte contre L'État islamique. Le 13 janvier 2015, le Parlement français a voté à la quasi-unanimité (488 contre 1) la poursuite des frappes aériennes anti-EI en Irak. Depuis les attentats de janvier 2015, la France a également déployé son seul avion pour la lutte contre l'EI et porté à plus de 3 500 le nombre de ses militaires déployés. Au lendemain des attentats de l'EI du 13 novembre, la France a étendu ses frappes aériennes à la Syrie, ciblant la prétendue capitale de l’État islamique à Raqqa. Selon le département d'État américain, la France participe «pleinement» aux opérations antiterroristes et a assuré la formation des forces de sécurité en Irak. (Sources : Associated Press, Daily Mail, Wall Street Journal, Département d'État des États-Unis)

Outre sa participation à des engagements militaires étrangers destinés à lutter contre le terrorisme à l'étranger, la France a également joué un rôle de premier plan dans la mise en œuvre d'initiatives à l'échelle de l'UE visant à réduire la menace d'activités terroristes transnationales. Parmi ces initiatives, la France a plaidé avec succès en faveur d'une législation exigeant l'utilisation des données des dossiers passagers (données PNR) pour les voyageurs entre les pays de l'UE et d'une législation exigeant un contrôle plus strict du trafic d'armes. (Source : Département d'État des États-Unis)

Engagements militaires étrangers

En avril 2020, la France a envoyé environ 7 500 militaires pour des opérations dans le monde entier. Parmi eux, 5 100 militaires ont été envoyés dans la région du Sahel en Afrique pour l'Opération Barkhane, une opération antiterroriste basée au Tchad et lancée en juillet 2014. L’Opération Barkhane a été temporairement suspendue le 3 juin 2021. Le 10 juin, le Président français Emmanuel Macron a annoncé que la réduction des troupes françaises dans les prochains mois. Le mois suivant, Macron a indiqué que l’Opération Barkhane prendrait terme début 2022 et serait concentrée sur le renforcement de l’opération internationale Takuba Task Force. Cependant, le 6 juillet 2021, la France a repris ses opérations militaires communes et ses missions consultatives nationales avec le Mali, au vu du nombre croissant d’attentats djihadistes dans le pays. Au mois de février 2022, 2500 soldats français étaient encore au Mali. Le 17 février 2022, la France et ses alliés dans la Takuba Task Force ont annoncé la réorientation de la campagne anti-terroriste au Sahel vers le Niger et le Golfe de Guinée. Environ 150 militaires sont engagés dans la lutte contre le terrorisme en République centrafricaine. La France a également envoyé 250 militaires dans le golfe de Guinée, tandis que 1 000 militaires français sont engagés en Irak et 700 au Liban. Lorsque les forces de la coalition ont évacué l'Afghanistan, 150 militaires français étaient parmi eux. Moins de 500 militaires ont été déployés dans l'océan Indien. (Sources : Le Ministère de la Défense, U.S. Department of State, France 24, France 42, Reuters, Euronews, Voice of America, Financial Times)

(Source : Le Ministère de la Défense)

Les forces françaises en Afrique

Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a perpétré des attentats en Algérie, en Libye, au Mali et au Niger. Les forces françaises ont répondu aux extrémistes islamistes au Mali avec l'Opération Serval, qui a débuté les frappes aériennes en janvier 2013. L'opération a duré jusqu'en juillet 2014, date à laquelle elle a été remplacée par une opération plus vaste en Afrique du Nord appelée Opération Barkhane. La force est composée d'environ 3 000 soldats français travaillant aux côtés de soldats du Mali, de la Mauritanie, du Burkina Faso et du Tchad. L'objectif principal de la mission est la lutte contre le terrorisme, selon le ministre français de la Défense. L'Opération Barkhane, basée à N'Djamena, la capitale tchadienne, a l'autorité de franchir les frontières en ciblant l'extrémisme islamique au Mali, au Tchad et au Niger. Barkhane créera également des bases militaires régionales dans le nord du Mali, au Burkina Faso et au Niger. Six avions de combat, 20 hélicoptères et trois drones accompagnent les soldats français. Après l'attentat de Bamako en novembre 2015, le président François Hollande s'est engagé à apporter au Mali le «soutien nécessaire» supplémentaire. L'intervention récente de la France en République centrafricaine (RCA) a pris la forme d'opérations de maintien de la paix sous l'égide des Nations unies. En mars 2013, la coalition rebelle Seleka a renversé le gouvernement centrafricain et, dans les mois qui ont suivi, a commis «de graves violations des droits humains contre les civils, notamment des pillages, des exécutions sommaires, des viols et des tortures». Le groupe à prédominance musulmane a ensuite fait face à des représailles de la part des milices chrétiennes «anti-balaka». En réponse, l'opération Sangaris dirigée par la France a été lancée en décembre 2013, en vertu de la résolution 2127 du Conseil de sécurité des Nations unies. En décembre 2014, la France a commencé à retirer ses troupes alors que la force de maintien de la paix de l'ONU atteignait son apogée, tout en conservant une force de réaction rapide dans son ancienne colonie. Cependant, la France s'est sréengagée dans la lutte contre le djihadisme en Afrique. Entre 2015 et 2019, les troupes françaises ont tué 600 djihadistes, selon le ministère français des affaires étrangères. (Sources : BBC News, National Interest, Reuters,Reuters,Human Rights Watch,Associated Press, Wall Street Journal)

En janvier 2020, le président français Emmanuel Macron a organisé une réunion avec les dirigeants du Mali, du Burkina Faso, du Niger, de la Mauritanie et du Tchad afin d’aborder la croissance d’activités djihadistes dans la région africaine du Sahel. Ces derniers ont alors promis d’accentuer davantage leurs campagnes militaires contre les djihadistes. Le 2 février 2020, Paris a annoncé que la France déploierait 600 soldats supplémentaires dans la zone frontalière entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, pour lutter contre la violence jihadiste. En même temps, la France a déjà compté 4 500 soldats déployés dans la région du Sahel. La France a une présence importante de troupes au Mali via l'Opération Barkhane pour cibler l'EI et les combattants affiliés à Al-Qaïda. Les Forces armées françaises ont lancé des missions de lutte contre le terrorisme, en particulier à Mopti où, lors de deux opérations menées les 9 et 17 février, elles ont «neutralisé» plus de 50 insurgés associés à Katiba Macina - un groupe associé à Jama'at Nusrat al-Islam wal Muslimeen (JNIM) , qui est un groupe djihadiste qui a prêté allégeance à al-Qaïda. Le 4 juin 2020, l’armée française a mis fin au dirigeant d’al- Qaïda en Afrique islamique maghrébine, Abdelmalek Droukdel, pas loin de la frontière algérienne. En janvier 2021, la France avait plus de 5 000 soldats en Afrique. Depuis 2013, au moins de 47 soldats français ont été tués dans des opérations antiterroristes en Afrique. Certains critiques de l'engagement de la France en Afrique ont qualifié l'engagement dans la région du Sahel de guerre éternelle de la France. (Sources : France 24, Deutsche Welle, Defense Post, Agence France-Presse, New York Times, Wall Street Journal)

Le 3 juin 2021, la France a annoncé qu’elle suspendrait temporairement l’Opération Barkhane. Le 10 juin, Macron a annoncé l’arrêt progressif de l’opération militaire et son achèvement complet début 2022. Selon le Président de la République, la mission sera remplacée par un effort plus international, focalisé sur le soutien et la coopération avec les armées de la région requérant de l’aide. Au cœur de ce nouvel effort sera la task force « Takuba » - une task force militaire européenne, menée par la France et conseillant, aidant et accompagnant les forces armées maliennes au Sahel. Le 6 juillet 2021, la France a repris les opérations militaires communes et les missions consultatives nationales avec le Mali, au vu nombre croissant d’attentats djihadistes dans le pays. Le 9 juillet, Macron a annoncé que sur le long terme, la France réduira ses forces de 5,000 à environ 2,500 à 3,000 soldats dans la région. Début 2022, l’armée française fermera ses bases à Tombouctou, à Tessalit et à Kidal au Mali et se concentrera sur les zones frontalières où le Niger, le Mali et le Burkina Faso se rencontrent. (Sources : CNN, Reuters, France 24, Reuters, Euronews, Associated Press, France 24)

La task force Takuba (« sabre » en Touareg) est née en mars 2020 après l’accord des gouvernements français, belge, tchèque, danois, estonien, allemand, malien, nigérien, hollandais, norvégien, portugais, suédois et britannique de soutenir les forces maliennes en conjonction avec les Nations Unies et les autres missions étrangères dans la région. La task force a été déployée à l’été 2020 afin de combattre des groupes armés en Afrique de l’ouest, notamment au Mali et au Niger. La task force a aussi été déployée dans la région du Liptako située entre le Burkina Faso, le Niger et le Mali. Takuba était initialement placée sous le commandement de l’Opération Barkhane mais avec la fin de cette opération début 2022, la France transfèrera ses ressources au soutien de Takuba et sera, selon Macron, la colonne vertébrale de cette task force. (Sources : Government of Sweden, Al Jazeera, Associated Press, France 24)

Le 15 septembre 2021, Macron a annoncé, via Twitter, que les forces françaises avaient tué Adnan al-Sahrawi, chef de l’État Islamique du Grand Sahara (ISGS) et « ennemi majeur » de la France. Macron n’a pas livré davantage de détails sur l’opération. Selon la Ministre des Armées française, Florence Parly, les forces françaises, présentes dans la région au nom de l’opération anti-terroriste Barkhane, ont utilisé un drone pour tuer Sahrawi alors qu’il était sur une moto à la frontière entre le Mali et le Niger, au mois d’août. Parly a ajouté qu’il s’agissait d’une « frappe opportuniste » et que le drone avait détecté deux individus armés circulant sur des motos et les avait éliminés. (Sources : Associated Press, France 24, BBC News)

Compte tenu de la détérioration des relations avec les dirigeants militaires maliens, le 27 février 2022, la France et ses alliés de la Takuba Task Force ont annoncé la réorientation de la campagne anti-terroriste au Sahel vers le Niger et le Golfe de Guinée, après avoir été poussés hors du Mali par une junte militaire non coopérative. Au mois de février 2022, 2500 soldats français étaient encore au Mali. Macron a également annoncé la fermeture des bases françaises de Gossi, Menaka et Gao, tout en précisant que le retrait se ferait de manière « ordonnée ». (Sources : Financial Times, France 24)

Malgré son retrait du Mali, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a annoncé le 18 octobre 2022 que le gouvernement militaire de Bamako exercerait son droit de légitime défense si la France continuait à violer l'espace aérien du Mali et à livrer des armes aux militants islamistes. Le Mali a accusé pour la première fois la France de soutenir les militants islamistes le 18 août, trois jours après le départ de la dernière unité française du Mali. Selon M. Diop, il y a eu 50 "violations flagrantes de l'espace aérien malien... utilisées par la France pour collecter des renseignements" et pour larguer des munitions à des groupes terroristes. La France a nié ces allégations et, malgré les accusations du Mali, des rapports publiés par les Nations unies ont accusé des soldats maliens et des mercenaires russes collaborant avec le gouvernement militaire de se livrer à des violations des droits de l'homme envers les civils avec des djihadistes. (Sources : Reuters, Voice of America)

Dans une démarche similaire à celle du Mali, le 21 janvier 2023, le gouvernement de la junte du Burkina Faso a ordonné à des centaines de soldats de quitter le pays dans un délai d’un mois. Cette décision, qui va à l’encontre d’un accord militaire de 2018 avec la France, aurait été prise le 18 janvier 2021 en vue de mettre fin au déploiement militaire français dans le pays d’Afrique de l’Ouest. Environ 400 forces spéciales françaises étaient stationnées au Burkina Faso. Les tensions avaient atteint leur paroxysme la semaine précédente lorsque des manifestants étaient descendus dans les rues de Ouagadougou pour demander le renvoi de l’ambassadeur de France et la fermeture de la base militaire française dans le nord du pays. L’armée française a officiellement mis fin à ses opérations le 19 février 2023. (Sources : Associated Press, Reuters, France 24)

Les forces françaises en Afghanistan

La France est impliquée dans la guerre en Afghanistan depuis 2001. Elle a participé à des opérations par l'intermédiaire de l'OTAN et dans le cadre de forces de coalition dirigées par les États-Unis. La France a participé à l'Opération Pamir aux côtés de la Force internationale d'assistance à la sécurité, à l'Opération Héraclès pour les composantes navale et aérienne, à l'Opération Epidote pour former l'armée afghane et à l'Opération Arès d'août 2003 à janvier 2007 pour des opérations spéciales au sein de l'opération Enduring Freedom. Après qu'un soldat afghan ait tué quatre soldats français en 2012, Nicolas Sarkozy, alors président de la France, a menacé de suspendre les opérations françaises. Son successeur, François Hollande, a retiré 2 000 des 3 400 soldats français en Afghanistan en juin 2012. La France a fait état de 150 militaires en Afghanistan avant le retrait complet. La France a complété son retrait des troupes de combat d'Afghanistan en décembre 2012. En novembre 2020, la France a exhorté les États-Unis à ne pas retirer leurs forces d'Afghanistan ou d'Irak. (Sources : New York Times, Reuters, Le Ministère de la Défense, TOLOnews, Agence France-Presse)

Les forces françaises contre l'État islamique

Le 19 septembre 2014, la France est devenue le premier pays à se joindre aux États-Unis dans les frappes aériennes contre l'EI. Le pays a déployé des milliers de militaires pour l'Opération Chammal et a réaffirmé son engagement à lutter contre l'EI à la suite des attaques de janvier 2015. Au lendemain des attentats meurtriers du 13 novembre 2015, la France a mené une série de frappes aériennes contre des cibles de l'EI dans le bastion du groupe terroriste de Raqqa, en Syrie. (Sources : Guardian, Le Ministère de la Défense)

L'opinion publique

La France prend au sérieux les menaces de l'extrémisme et du terrorisme. Un sondage Pew de février 2019 a montré que 87 % des Français interrogés estiment que l’État islamique représente la principale menace majeure pour le pays. Ce chiffre n'était en baisse que d'une point de pourcentage par rapport à l'année précédente, où 88 % des répondants avaient qualifié ISIS de menace majeure pour le pays. En général, les hommes sont moins préoccupés que les femmes par la menace d’ISIS – 82% contre 92% respectivement. (Source : Pew Research Center, Pew Research Center)

De plus, un sondage YouGov de février 2019 a montré que plus de 46% des Français interrogés perçoivent un conflit fondamental entre l’Islam et les valeurs de leur société. En outre, plus de 72% des Français interrogés se sont décrites comme très ou assez préoccupées par la possible montée de l’extrémisme dans l’Islam. (Source : YouGov)

Les données des sondages du Counter Extremism Project (CEP) de 2014 ont montré que l'opinion publique française, par rapport à l'opinion publique américaines et d'autres pays européens, considère depuis longtemps l'extrémisme islamiste comme l'une des plus grandes menaces pour le pays. Immédiatement après l'attentat de Charlie Hebdo en janvier 2015, le pourcentage de citoyens français estimant que la menace terroriste était «élevée ou très élevée» était de 93 %. Un an plus tard, 95 % des répondants estimaient que la menace du terrorisme était élevée. Ces chiffres sont similaires à ceux des sondages de 2015 et 2016, qui indiquaient qu'au moins 85 % des Français estimaient que la menace du terrorisme était élevée. (Sources : Le Journal du Dimanche, Le Journal du Dimanche, Reuters)

Les résultats de l'enquête et des sondages du CEP de 2014 ont montré que 30 % des personnes interrogées en France estiment que le gouvernement ne dépense pas suffisamment pour combattre l'extrémisme. Répondant à la question sur les politiques qu'ils considéraient les plus efficaces pour traiter avec les pays qui autorisent l'extrémisme, les répondants français ont répondu comme suit :

  • Imposer des sanctions économiques sévères contre ce pays, 28%
  • S'engager dans une diplomatie agressive avec le pays pour résoudre le problème, 16%
  • Agir militairement dans le pays pour éradiquer les extrémistes islamiques, 14%
  • Fournir une aide économique directe au gouvernement pour stabiliser leurs économies, 6%
  • Soutenir l'opposition ou les forces modérées avec de l'argent et d'autres outils, 7%
  • Ignorez-les, 10%
  • Soutenir les forces d'opposition ou les forces modérées avec des armes, 7%

La majorité des Français interrogés dans un sondage de 2014 sont favorables à l'imposition de sanctions économiques sévères contre un pays qui autorise l'extrémisme. Enfin, par rapport à d'autres pays européens, la plupart des Français interrogés (52 %) estiment que la lutte contre l'extrémisme islamiste devrait être une priorité absolue. (Source : Counter Extremism Project)

Daily Dose

Extremists: Their Words. Their Actions.

In Their Own Words:

We reiterate once again that the brigades will directly target US bases across the region in case the US enemy commits a folly and decides to strike our resistance fighters and their camps [in Iraq].

Abu Ali al-Askari, Kata’ib Hezbollah (KH) Security Official Mar. 2023
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